Soutenance d’habilitation à diriger des recherches (HDR)
de Samuel Bianchini
Mercredi 25 novembre à 14h00
Amphithéâtre Rodin
EnsAD, 31 rue d’Ulm, Paris 5ème
Cette habilitation à diriger des recherches a été menée au sein de l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis et porte le titre : Dispositifs artistiques, dispositifs politiques. Une esthétique opérationnelle comme faculté de mobilisation individuelle et collective.
– Ruedi Baur, designer graphique, professeur à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs ;
– Jean-Louis Boissier, professeur des universités émérite en arts à l’Université Paris 8 – Vincennes – Saint-Denis, garant de cette habilitation à diriger des recherches ;
– Laurent Jeanpierre, professeur des universités en sciences politiques à l’Université Paris 8 – Vincennes – Saint-Denis ;
– Bruno Latour, sociologue, anthropologue et philosophe des sciences, professeur des universités à Sciences Po, Paris ;
– Antoni Muntadas, artiste, professeur à l’Institut universitaire d’architecture de Venise (Istituto Universitario di Architettura di Venezia) ;
– Françoise Parfait, professeur des universités en arts plastiques et sciences de l’art à l’université Paris 1 – Panthéon – Sorbonne ;
– Joëlle Zask, Maître de conférences HDR en philosophie à l’Université de Provence.
La soutenance est publique, sur inscription, dans la limite des places disponibles.
L’accès à l’établissement étant soumis aux impératifs de sécurité actuels, toute personne voulant assister à la soutenance doit s’inscrire avant mercredi 25 novembre 9h00 à l’adresse : hdr@dispotheque.org
L’accès à l’EnsAD sera autorisé uniquement aux personnes figurant sur la liste et munies de papiers d’identité.
Potential Flag, Samuel Bianchini, 2008
Exposition Version bêta, Centre pour l’image contemporaine, Genève, octobre 2008.
Articulant pratique et théorie, cette Habilitation à diriger des recherches vise à faire le bilan d’une décennie de “recherche et création” et à initier de nouvelles perspectives de recherches personnelles autant que collectives, au profit d’une communauté de chercheurs praticiens en art et, possiblement, en design.
Comment des œuvres peuvent-elles entretenir, avec leur contexte, humain et non-humain, des relations opératoires, des processus partagés, interdépendants, et en quoi ces rapports effectifs conféreraient-ils à ces œuvres des capacités politiques particulières ? Peut-on définir et qualifier un tel type d’œuvres ? Quelles seraient alors leurs modalités de “fonctionnement”, si tant est que ce principe puisse être compatible avec le statut d’œuvre ? Quels seraient leurs modes d’élaboration et de réalisation ? Quelles relations au public ces œuvres provoqueraient-elles, s’il ne s’agit pas, plutôt, d’instaurer ce public en le prenant à partie ? Si “le” public n’est nullement acquis, qu’il se constitue face à un problème qui le concerne (Lippmann, Dewey, Latour, Zask), comment donner lieu et forme à un problème pouvant provoquer la constitution d’un public ? En quoi cela constitue-t-il une action politique fondamentale ?
La notion de dispositif apporte des réponses à ces questions : elle augmente les œuvres d’un principe opératoire qui en redéfinit les fondements et la portée. Un dispositif opère ou doit pouvoir opérer. Plutôt que de proposer une forme déjà produite, finie, un dispositif artistique pose les conditions de ce qui, éventuellement, pourra faire œuvre, en opérant selon les circonstances et / ou les activités de ceux qui y prendront part. L’art des dispositifs est un art au conditionnel, un art du conditionnel. Après l’esthétique des systèmes de Jack Burnham, l’esthétique des dispositifs inaugure une esthétique opérationnelle. Dès lors, comment introduire le paradigme de l’opération dans l’art sans le réduire à un quelconque fonctionnalisme ou divertissement ? Comment le faire sans rabattre l’opération sur l’activité technique, mais bien comme une opération relevant en même temps de l’esthétique et du symbolique ?
Le politique est le champ social d’intérêts collectifs contradictoires ou antagonistes – celui des publics – régulé par un pouvoir légitimement détenteur de ce pouvoir. Dès lors, la composition des dispositifs artistiques peut s’accorder avec celles des publics. Dispositifs et publics peuvent coïncider. Composer des dispositifs c’est aussi agencer et régler des rapports de forces pour qu’ils puissent devenir opérationnels, suivant des principes agonistiques. Loin d’un art d’opinion ou de propagande, fondé sur des messages, les dispositifs artistiques peuvent d’autant plus nous “émouvoir” et nous mobiliser qu’ils sont eux-mêmes, potentiellement ou effectivement, en opération. Agissant comme des “concernements esthétiques” à l’œuvre, ils offrent des prises, signe d’une interdépendance avec leur environnement qui est aussi le nôtre, pour faire causes communes ou, plutôt, conséquences communes.
La recherche en art, essentiellement instrumentale, est exemplifiée par cette approche des dispositifs qui milite pour une expérimentation à la fois esthétique, technoscientifique et sociétale.
À l’issue de la soutenance, un cocktail sera offert.
Site internet de l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis : www.univ-paris8.fr
Site internet du Laboratoire de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs : www.ensadlab.fr
Site internet du programme de recherche Reflective Interaction d’EnsadLab : http://diip.ensadlab.fr
Site internet personnel : www.dispotheque.org
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L’habilitation à diriger des recherches (HDR), est un diplôme national de l’enseignement supérieur qu’il est possible d’obtenir après un doctorat.
Elle est définie réglementairement par l’arrêté du 23 novembre 1988.
L’obtention de ce diplôme permet d’encadrer officiellement des doctorants en tant que directeur de thèse.
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