
Groupe de recherche
Territoires, pratiques et connaissances in situ
Territoires, pratiques et connaissances in situ est à la fois un inventaire, un réseau, un plaidoyer et des tentatives expérimentales.
Il vise à renforcer les liens entre les compétences du design et les territoires au cœur desquels elles se développent. En allant à la rencontre des terrains en transformation et de leurs acteur.ices (concepteur.ices, habitant.es, acteur.ices politiques et économiques), le groupe documente les processus, inventorie les initiatives et participe à la construction de scenarios prospectifs.
Design situé, architecture contextuelle, pratique locale, école du terrain : toutes ces formules dessinent les contours contemporains d’actes créatifs qui émergent et se confirment depuis une trentaine d’années.
Partant de l’hypothèse que ces « designs des territoires » ont des pratiques et des objectifs similaires, quels sont-ils ? Comment définir et mettre en commun ces processus développés dans des territoires et milieux géographiques de différentes natures ?
Comment la recherche peut-elle observer et définir le rapport entre designs et territoires tout en y prenant également part, pour en faire le récit depuis l’intérieur ?
Le groupe de recherche explore et analyse les pratiques de conceptions qui s’enracinent dans des terrains spécifiques et qui s’attachent à identifier et travailler avec ce qui est déjà là, ce qui a été là, ce qui sera là.
Il part à la rencontre des formats de designs et des designer.euses qui se mettent au service d’un territoire, là où les expériences menées avec des expert.es-habitant.es, expert.es-scientifiques et expert.es-institutionnel.les, leur permettent d’accompagner les transitions de ces territoires.
Avec de bonnes chaussures, de nombreux carnets, beaucoup d’optimisme et encore plus de questions, le groupe de recherche s’attelle à la tâche. Les objectifs sont nombreux : enquêter, accumuler des données, documenter, analyser et représenter ; fabriquer, collaborer, mettre en situation et prendre PART ; décrire, écrire, transmettre, mettre en réseau, en résonnance, puis valoriser les profils et situations qui définissent cette typologie de projets.
Agir et transmettre, enfin, par la recherche-action en design, tout en continuant à observer de très près les angles morts, là où l’on trouve souvent les formules et questions que l’on ne s’était pas encore posé.
Pour cette première année d’existence, le groupe de recherche s’organise autour de trois grands axes pour mettre en place les bases de son fonctionnement :
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Qu’est-ce qui constitue un territoire ?
Comment le définir, le documenter, rendre compte de la densité de l’expérience (GORDON, 1995)?
Certaines méthodes du design, de manière sensible et structurée, aident à comprendre et formaliser la nature et les échelles des liens en présence : les forces, les blocages, les vulnérabilités, pour y envisager des possibles.
Nous testons in situ les outils et procédés pour archiver, représenter et faire les récits du visible et de l’invisible.
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En quoi consiste la relation entre designs et territoires ? Comment déterminer les caractéristiques de ces pratiques ?
Quels sont les processus, les méthodes, outils, acteur.ices en présence ?
Quels sont les impacts à court et moyen terme sur le territoire ?
L’inventaire des étapes et des écosystèmes de cette typologie de projet partant du terrain et du déjà-là permet d’en proposer des définitions.
Nous menons l’enquête sur les expériences passées, en cours, les ouvrages, les archives, et provoquons des rencontres et des mises en dialogue.
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Par quel formats et situations mettre en relation les designers en territoires ?
Si les caractéristiques des terrains et des différents milieux dans lesquels œuvrent ces designers sont le point de départ et le fil conducteur de leurs actes de conception, celui du groupe de recherche quant à lui s’ancre dans le développement des chemins et des réseaux qui permettent de renforcer leurs liens.
Nous activons des expériences communes et portons les paroles en traversant les ponts d’un territoire à l’autre, en venant à la rencontre des initiatives locales, en échangeant sur nos méthodes et outils, en valorisant le principe de réciprocité.
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L’ensemble des ces axes de recherches s’inscriront de manière plus vaste dans l’exploration de formats pédagogiques, où les temps d’échanges in situ sont aussi les lieux de la construction des connaissances transmises.
Les « tentatives » présentées ici constituent un ensemble de six figures incarnant par des cartes narratives les enjeux identifiés comme inhérents aux recherches menées par le groupe, des incitations de sous-thématiques en développement.
Les conditions communes, fig.1 - La prise de conscience de la dégradation sociale et écologique de nos milieux comme moteur
Designers activistes, fig.2 - Être actif, attentionné, convaincu et modeste
Avoir de la ressources, fig.3 - Ce qui est, ce qui était, ce qui sera Là
La capacité expérimentale des écoles, fig.4 - La pédagogie comme acte créatif
Trajets, fig.5 - Cartographier les actions, spatialiser les idées
Eloge de la vacuité, fig.6 - Les potentiels narratifs et la densité de l’expérience