Soutenance de thèse de Brice Ammar-Khodja le 11 novembre 2025

Photo : Agustina Isidori

📅 Soutenance de thèse – 11 novembre 2025
🕓 9h30 – 12h30 (heure de Montréal) / 15h30 – 18h30 (heure de Paris)
📍 Université Concordia (Montréal) – Présentiel et en ligne, lien ici :
https://concordia-ca.zoom.us/j/84716811397?pwd=ycEPHwzvVc5ZuOsSWKa6gadv4BGx2M.1

Brice Ammar-Khodja soutiendra sa thèse intitulée Une Archéologie du Résiduel Matérialisations polysensorielles de la contamination métallique des sols dans une pratique de dispositifs participatifs en art et en design.

Cette thèse est réalisée en co-tutelle avec l’Université Concordia de Montréal, dans le cadre de l’Individualized Program.

  • Direction : Samuel Bianchini (ENSAD - PSL) et Alice Jarry (Concordia University)

  • Comité de suivi : David Howes (Concordia University) et Ursula Eicker (Concordia University)

    Composition du jury :

  • Président: Sébastien, CAQUARD Professeur, Université Concordia (Montréal, CA).

  • Examinatrice / Rapporteur : Nathalie, DOONAN Professeure titulaire, Université du Québec à Montréal (Montréal, CA)

  • Examinatrice / Rapporteur : Caroline, GAGNON Professeure titulaire, École de technologie supérieure (Montréal, CA)

  • Examinateur: David, HOWSE, Full Professeur, Université Concordia (Montréal, CA)

  • Examinatrice: Ursula, EICKER, professeure titulaire,Université Concordia (Montréal, CA)

  • Examinatrice: Patricia, RIBAULT, Maîtresse de Conférence, Université Paris 8 Vincennes - Saint-Denis (Paris, FR)

  • Directrice de thèse : Alice, JARRY Professeure titulaire, Concordia University (Montréal, CA)

  • Directeur de thèse : Samuel, BIANCHINI, Enseignant-chercheur HDR, EnsadLab, laboratoire de recherche de l'EnsAD, Université Paris Sciences et Lettres (PSL).

Groupe de recherche : Reflective Interaction

Résumé

Une Archéologie du Résiduel : matérialisations polysensorielles de la contamination métallique des sols dans une pratique de dispositifs participatifs en art et en design est une thèse de recherche-création. Elle interroge la manière dont la contamination métallique des sols urbains, pollution diffuse, persistante et souvent invisibilisée par des dynamiques sociopolitiques et urbanistiques (Meuleman et Granjou, 2020 ; Salazar et al., 2020), peut être perçue par les communautés fréquentant les territoires concernés, et comment ces communautés peuvent s’approprier les enjeux qui y sont liés. Le Champ des Possibles, à Montréal, constitue le terrain central de cette recherche. Ce site en apparence naturel conserve pourtant les traces toxiques de ses usages industriels passés (Desjardins, 2019) et illustre les tensions entre mémoire résiduelle enfouie et effacement urbain.

La démarche vise à susciter de nouvelles formes de concernement collectif (Latour, 2004) et de soin (Puig de la Bellacasa, 2017) envers ces sols altérés. Elle est guidée par une question centrale : comment des dispositifs artistiques in situ peuvent-ils ouvrir de nouvelles perceptions esthétiques des contaminations urbaines des sols, et comment l’engagement du corps et des sens dans ces dispositifs peut-il favoriser l’appropriation de ces enjeux par les communautés citoyennes ? Cette question suppose ainsi d’examiner comment l’expérience esthétique peut traduire des phénomènes imperceptibles et générer des espaces de dialogue et d’action collective.

Pour y répondre, la thèse formalise une approche méthodologique, celle de l’archéologie résiduelle. Ce terme désigne un ensemble de gestes artistiques et ethnographiques permettant une analyse critique, parfois collective, des sols contaminés. Elle considère les sols et leurs résidus comme des archives matérielles et actives d’une histoire géochimique et territoriale, agissant dans le passé, le présent et le futur. Fondée sur une pratique sensible qui engage le corps et l’attention aux milieux, elle se déploie à travers cinq gestes — marchercollecteractiverpolysensualiser et rematérialiser — qui structurent une méthodologie se voulant adaptable à d’autres sites et territoires.

La recherche se déploie autour de quatre dispositifs artistiques participatifs : Symphony of the Stones (2022), Écotones (2022), Ballets Résiduels (2023–2024) et En, Sur et Face (2023–2024). Ensemble, ils combinent expérience esthétique, participation et matérialisation de matières résiduelles, afin de rendre sensibles ces traces auprès de publics et de contextes variés.

Alors que l’archéologie résiduelle se pose comme contribution pratique, théorique et méthodologique permettant de repenser les territoires contaminés et d’ouvrir de nouvelles formes de récits collectifs, la recherche contribue au champ de la physicalisation des données (Jansen et al., 2015), ainsi qu’aux débats sur les pratiques participatives en art (Bishop, 2006, 2012 ; Popper, 2007), en design discursif (DiSalvo, 2012 ; Tharp et Tharp, 2018 ; Wodiczko, 2015) et dans les Art, science and technology studies (Rogers, 2022).


📅 Thesis Defense – November 11, 2025
🕓 9:30 a.m. – 12:30 p.m. (Montreal time) / 3:30 p.m. – 6:30 p.m. (Paris time)
📍 Concordia University (Montreal) – In person and online, link here: https://concordia-ca.zoom.us/j/84716811397?pwd=ycEPHwzvVc5ZuOsSWKa6gadv4BGx2M.1

Brice Ammar-Khodja will defend his dissertation entitled An Archaeology of the Residual: Polysensorial Materializations of Soil Metal Contamination in a Practice of Participatory Art and Design Devices.

This dissertation is carried out under a co-tutelle with Concordia University in Montreal, within the framework of the Individualized Program.

Supervisors: Samuel Bianchini (ENSAD – PSL) and Alice Jarry (Concordia University)

Advisory Committee: David Howes (Concordia University) and Ursula Eicker (Concordia University)

Jury Composition:

  • President: Sébastien CAQUARD, Professor, Concordia University (Montreal, CA)

  • Examiner / Rapporteur: Nathalie DOONAN, Full Professor, Université du Québec à Montréal (Montreal, CA)

  • Examiner / Rapporteur: Caroline GAGNON, Full Professor, École de technologie supérieure (Montreal, CA)

  • Examiner: David HOWES, Full Professor, Concordia University (Montreal, CA)

  • Examiner: Ursula EICKER, Full Professor, Concordia University (Montreal, CA)

  • Examiner: Patricia RIBAULT, Associate Professor, Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis (Paris, FR)

  • Supervisor: Alice JARRY, Full Professor, Concordia University (Montreal, CA)

  • Supervisor: Samuel BIANCHINI, HDR Researcher, EnsadLab, research laboratory of EnsAD, Université Paris Sciences et Lettres (PSL)

  • Research Group: Reflective Interaction

Abstract

An Archaeology of the Residual: Polysensorial Materializations of Soil Metal Contamination in a Practice of Participatory Art and Design Devices is a research-creation dissertation. It questions how urban soil metal contamination—a diffuse, persistent form of pollution, often rendered invisible by socio-political and urban dynamics (Meuleman and Granjou, 2020; Salazar et al., 2020)—can be perceived by communities inhabiting the affected territories, and how these communities may appropriate the issues linked to it. Le Champ des Possibles in Montreal constitutes the central field site of this research. This apparently natural site nonetheless retains the toxic traces of its industrial past uses (Desjardins, 2019) and illustrates the tensions between buried residual memory and urban erasure.

The approach seeks to foster new forms of collective concern (Latour, 2004) and care (Puig de la Bellacasa, 2017) towards these altered soils. It is guided by a central question: how can in situ artistic devices open up new aesthetic perceptions of urban soil contamination, and how can the engagement of the body and senses in these devices foster the appropriation of these issues by citizen communities? This question implies examining how aesthetic experience can translate imperceptible phenomena and generate spaces for dialogue and collective action.

To address this, the dissertation formalizes a methodological approach termed residual archaeology. This term designates a set of artistic and ethnographic gestures enabling a critical, at times collective, analysis of contaminated soils. It considers soils and their residues as material and active archives of a geochemical and territorial history, acting in the past, present, and future. Based on a sensitive practice that engages the body and attentiveness to environments, it unfolds through five gestures — walking, collecting, activating, polysensualizing, and rematerializing — which structure a methodology designed to be adaptable to other sites and territories.

The research unfolds around four participatory artistic devices: Symphony of the Stones (2022), Écotones (2022), Residual Ballets (2023–2024), and En, Sur et Face (2023–2024). Together, they combine aesthetic experience, participation, and the materialization of residual matter in order to make these traces perceptible to diverse publics and contexts.

While residual archaeology positions itself as a practical, theoretical, and methodological contribution enabling a rethinking of contaminated territories and the opening of new forms of collective narratives, the research also contributes to the field of data physicalization (Jansen et al., 2015), as well as to debates on participatory practices in art (Bishop, 2006, 2012; Popper, 2007), in discursive design (DiSalvo, 2012; Tharp and Tharp, 2018; Wodiczko, 2015), and in art, science and technology studies (Rogers, 2022).

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