Retour en images sur la soutenance de thèse de Brice Ammar-Khodja

Photos : Agustina Isidori

Une Archéologie du Résiduel

Université Concordia, Montréal — Le 11 novembre 2025

Le 11 novembre 2025, Brice Ammar-Khodja a soutenu sa thèse de doctorat intitulée Une Archéologie du Résiduel : matérialisations polysensorielles de la contamination métallique des sols dans une pratique de dispositifs participatifs en art et en design, lors d’une soutenance organisée à l’Université Concordia (Montréal), en format hybride, réunissant public présentiel et auditoire international en ligne.

Réalisée en co-tutelle entre l’Université Concordia (Montréal) et l’École des Arts Décoratifs – PSL, dans le cadre de l’Individualized Program, cette soutenance s’est tenue sous la direction de Samuel Bianchini (EnsadLab, ENSAD – PSL) et Alice Jarry (Concordia University).

Une soutenance à la croisée de la recherche, de l’art et du design

La présentation de Brice Ammar-Khodja est revenue sur une recherche-création explorant les formes diffuses et souvent invisibilisées de la contamination métallique des sols urbains, en s’appuyant sur des dispositifs artistiques participatifs conçus comme outils de perception, de dialogue et d’appropriation collective.

Prenant pour terrain principal Le Champ des Possibles, à Montréal, la thèse a mis en lumière les tensions entre apparente naturalité des espaces urbains et les résidus toxiques hérités des usages industriels passés, révélant ainsi des strates géochimiques et mémorielles enfouies sous les dynamiques contemporaines d’aménagement urbain.

Une méthodologie sensible : l’archéologie résiduelle

Au cœur de la démarche, Brice Ammar-Khodja a formalisé une approche méthodologique originale : l’archéologie résiduelle. Celle-ci repose sur une pratique à la fois artistique et ethnographique, considérant les sols contaminés comme des archives matérielles actives, agissant simultanément dans le passé, le présent et le futur.

Cette méthodologie s’est structurée autour de cinq gestesmarcher, collecter, activer, polysensualiser et rematérialiser — mobilisant le corps, les sens et l’attention aux milieux comme leviers de connaissance. L’objectif : rendre perceptibles des phénomènes environnementaux souvent imperceptibles et favoriser de nouvelles formes de concernement collectif et de soin des territoires.

Des dispositifs artistiques participatifs in situ

La soutenance est également revenue sur les quatre dispositifs artistiques participatifs développés au cours de la recherche :

  • Symphony of the Stones (2022)

  • Écotones (2022)

  • Ballets Résiduels (2023–2024)

  • En, Sur et Face (2023–2024)

Ces projets ont articulé expérience esthétique, participation citoyenne et matérialisation de résidus métalliques, permettant d’ouvrir des espaces de perception partagée et de réflexion collective autour des sols contaminés, dans des contextes variés.

Un jury international et interdisciplinaire

La soutenance s’est déroulée devant un jury international, composé de chercheur·euse·s issu·e·s des champs de l’art, du design, des sciences humaines et des études environnementales :

  • Sébastien Caquard, Professeur, Université Concordia (Président du jury)

  • Nathalie Doonan, Professeure titulaire, UQAM (Examinatrice / Rapporteure)

  • Caroline Gagnon, Professeure titulaire, ÉTS (Examinatrice / Rapporteure)

  • David Howes, Professeur titulaire, Université Concordia (Examinateur)

  • Ursula Eicker, Professeure titulaire, Université Concordia (Examinatrice)

  • Patricia Ribault, Maîtresse de conférences, Université Paris 8 (Examinatrice)

Les échanges ont souligné la richesse théorique, méthodologique et sensible de la recherche, ainsi que sa contribution aux champs de la physicalisation des données, des pratiques participatives en art, du design discursif et des art, science and technology studies.

Une contribution forte à la recherche-création contemporaine

À l’issue de la soutenance, la thèse a été saluée pour sa capacité à articuler pratique artistique, engagement citoyen et réflexion critique, ouvrant de nouvelles perspectives sur la manière de penser et de représenter les territoires contaminés, tout en proposant des outils méthodologiques transférables à d’autres contextes.

Plus d’informations :
- https://b-ak.com/projects/ballets-residuels/
-
https://b-ak.com/projects/en-sur-et-face/
-
https://b-ak.com/projects/symphony-of-the-stones/

Photos : Agustina Isidori


An Archaeology of the Residual

Concordia University, Montréal — November 11, 2025

On November 11, 2025, Brice Ammar-Khodja defended his doctoral thesis entitled An Archaeology of the Residual: Multisensory Materializations of Metallic Soil Contamination through Participatory Art and Design Devices, during a hybrid defense held at Concordia University (Montréal), bringing together an in-person audience and an international online audience.

Conducted as a cotutelle between Concordia University (Montréal) and the École des Arts Décoratifs – PSL, within the framework of the Individualized Program, the dissertation was supervised by Samuel Bianchini (EnsadLab, ENSAD – PSL) and Alice Jarry (Concordia University).

A Defense at the Intersection of Research, Art, and Design

Brice Ammar-Khodja’s presentation revisited a research-creation project exploring the diffuse and often invisibilized forms of metallic contamination in urban soils, drawing on participatory artistic devices conceived as tools for perception, dialogue, and collective appropriation.

Using Le Champ des Possibles in Montréal as its primary field site, the research highlighted the tensions between the apparent naturalness of urban spaces and the toxic residues inherited from past industrial uses, revealing geochemical and memorial layers buried beneath contemporary urban development dynamics.

A Sensitive Methodology: Residual Archaeology

At the core of the project, Brice Ammar-Khodja developed an original methodological approach: residual archaeology. This approach is grounded in a practice that is both artistic and ethnographic, considering contaminated soils as active material archives, operating simultaneously in the past, present, and future.

This methodology is structured around five gestureswalking, collecting, activating, polysensualizing, and rematerializing — mobilizing the body, the senses, and attentiveness to environments as epistemic tools. The objective is to render perceptible environmental phenomena that are often imperceptible, while fostering new forms of collective concern and care for altered territories.

Participatory Artistic Devices In Situ

The defense also revisited the four participatory artistic devices developed throughout the research:

  • Symphony of the Stones (2022)

  • Écotones (2022)

  • Ballets Résiduels (2023–2024)

  • En, On and Facing (2023–2024)

Together, these projects articulated aesthetic experience, citizen participation, and the materialization of metallic residues, opening shared spaces for perception and collective reflection on contaminated soils across varied contexts.

An International and Interdisciplinary Jury

The defense took place before an international jury composed of scholars from the fields of art, design, the humanities, and environmental studies:

  • Sébastien Caquard, Professor, Concordia University (Jury Chair)

  • Nathalie Doonan, Full Professor, Université du Québec à Montréal (Examiner / Rapporteur)

  • Caroline Gagnon, Full Professor, École de technologie supérieure (Examiner / Rapporteur)

  • David Howes, Full Professor, Concordia University (Examiner)

  • Ursula Eicker, Full Professor, Concordia University (Examiner)

  • Patricia Ribault, Associate Professor, Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis (Examiner)

The discussions highlighted the theoretical, methodological, and sensory richness of the research, as well as its contribution to the fields of data physicalization, participatory art practices, discursive design, and art, science, and technology studies.

A Strong Contribution to Contemporary Research-Creation

At the conclusion of the defense, the thesis was praised for its ability to articulate artistic practice, civic engagement, and critical reflection, opening new perspectives on how contaminated territories can be thought, represented, and collectively addressed, while proposing methodological tools transferable to other contexts.

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