12.03.2018

exposition : Mirror Travelling


Exposition personnelle d’

Andrés Baron
Commissaire : Thierry Fournier
Du 16 mars au 6 avril, vernissage le 15 mars de 18h à 21h
Galerie de la Cité internationale des arts
18 rue de l’Hôtel de Ville, 75004 Paris

183726-capture_d_e_cran_2018-02-22_a_16.38.11



Première exposition personnelle d’Andrés Baron en France, Mirror Travelling réunit un ensemble d’œuvres créées entre 2014 et 2018. Né à Bogotá (Colombie) en 1986, Andrés Baron vit et travaille à Paris. 



www.andresbaron.com



S’appuyant principalement sur la photographie et le film mais aussi sur une production d’objets, sa pratique a notamment pour caractéristique de ne pas en dissocier les sujets selon les médiums, mais au contraire de cultiver leur circulation entre différents espaces de représentation. Des portraits dont les regards et la corporéité sont très présents, empruntant parfois aux stéréotypes des magazines, des éléments naturels (paysages, fruits, ciels…) constituent les motifs récurrents d’un regard qui multiplie les situations de vision comme pour en percer l’intensité : la photographie d’un paysage, pliée ensuite sur le bord d’une table, devient l’objet d’une performance filmée ; l’image d’une poire coupée sur un fond blanc est réinjectée dans une photographie, tenue par une femme qui en réactive la promesse de sensualité… Dans ces circulations se joue alors aussi le passage du fixe au mouvement, d’un objet à sa représentation plane puis à la disposition de celle-ci dans un espace, à travers les figures récurrentes du pli, de la rotation, du recadrage et du miroir.

 

Cependant, la variation des situations ne provoque pas seulement une modification de perception des sujets : c’est l’espace même de la prise de vue qui est chaque fois impliqué, à travers un travail spécifique sur la frontalité des poses, des espaces et des regards qui, associée à une présence constante de la planéité de l’image (qu’elle soit filmique ou photographique), peut parfois évoquer les formes caractéristiques de l’art antérieures à la perspective. En outre, les œuvres d’Andrés Baron sont structurées par un ensemble de choix esthétiques (lenteur des plans, frontalité ou circularité des mouvements d’appareils, étirement des musiques, clarté lumineuse, juvénilité des modèles, ambiguïtés de genre, regards face caméra) qui accentuent la « présentation » de ces corps à l’image. Dans ce sens, à travers leurs dispositifs frontaux ou circulaires, leur absence de narration et leur artificialité délibérée, les films 36 rue d’Ulm, Mirror Travelling, Printed Sunset ou Bettina et fond blanc ouvrent un champ d’une grande ambiguïté, où les sujets filmés paraissent toujours conscients des représentations auxquelles ils participent et des codes qui les animent.
 


Ainsi, bien qu’employant les formes apparemment classiques du film 16 mm, de la vidéo et de la photographie, le travail d’Andrés Baron témoigne d’une relation à l’image bien postérieure à ces médiums, reconfigurée par les écrans et les réseaux et consciente de leurs effets de surface : toujours face à l’image, mais lui échappant sans cesse.



Thierry Fournier, février 2018




Andrés Baron est en résidence via le programme de l’Association des anciens élèves de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (ENSAD). Il est étudiant-chercheur du groupe de recherche Formes du Mouvement / EnsadLab, laboratoire de recherche de l’ENSAD – PSL, participant à des rencontres avec le groupe EnsadLab Displays coordonné par Thierry Fournier et J. Emil Sennewald.