12.06.2017

conférence : La Colonie, 28 juin à 19h

À l’occasion de la parution de Peindre pour agir. Muralisme et politique en Sardaigne (éd. Karthala) de Francesca Cozzolino et Carlo Crivelli et Le matérialisme mystique du Quattrocento (éd. PUR) de Thomas Golsenne, une rencontre est proposée à la Colonie, à Paris, le 28 juin à partir de 19 heures, animée par Pierre Olivier Dittmar (maître de conférences à l’EHESS) et Sophie Houdart (anthropologue et directrice de recherche Lesc/CNRS. Entrée libre.

invit_la colonie_28juin
La conférence est autour de deux approches anthropologiques de l’image : une démarche pragmatique basée sur une ethnographie d’un phénomène de peinture murale, une approche historique basée sur une monographie d’artiste.

Les images ne sont pas que des représentations, elles agissent et nous font agir. Les images nous affectent bien sûr et elles peuvent être les acteurs de dynamiques sociales. Mais comment appréhender leur puissance d’agir ? Comment déterminer les effets qu’elles produisent non seulement sur les individus, mais également sur les relations sociales ?

Chacun à leur manière, forte et singulière, Francesca Cozzolino et Thomas Golsenne donnent des pistes pour répondre à ces questions.

Dans la Sardaigne contemporaine, les murs des villages se couvrent de fresques qui fonctionnent tantôt comme des vecteurs d’identité et espaces de représentation des traditions et d’une mémoire locale, tantôt comme des espaces où s’exprime le débat relatif aux actualités et aux problèmes sociaux.

Dans l’Italie centrale du XVe siècle, un artiste marginal révolutionne la peinture en tirant profit de la force miraculeuse des images sacrées. Si on voue en Europe depuis la Renaissance un culte à l’art, c’est vers des figures comme Carlo Crivelli qu’il faut se tourner pour l’expliquer.

Les deux auteurs présenteront leur livre en dialogue avec deux spécialistes de ces questions : Sophie Houdart, anthropologue et directrice de recherche Lesc/CNRS, et Pierre-Olivier Dittmar, maître de conférences à l’EHESS en anthropologie historique du Moyen Âge occidental.

Francesca Cozzolino, docteure en anthropologie sociale et culturelle, est enseignante de sciences humaines et sociales à l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs (EnsAD-PSL, Research University, Paris), chercheuse à EnsadLab (Laboratoire de recherche en art et design del’EnsAD) et membre affilié au Lesc (Laboratoire d’ethnologie et sociologie comparative de l’Université de Paris Ouest Nanterre La Défense). Ses travaux de recherche se situent à la croisée des visual studies et de l’anthropologie de l’art et de l’écriture avec une attention particulière pour les écritures exposées dans l’espace public.

Elle collabore avec des artistes en mettant en œuvre des projets au croisement entre art et sciences sociales à forte dimension expérimentale.

Récemment elle assuré le commissariat de l’exposition du graphiste Pierre di Sciullo intitulée : Typoéticatrac. Les mots pour le faire (Centre d’art Le Bel Ordinaire, Pau).

Parmi ses dernières publications : avec Cumbe Cumbe et Béatrice Fraenkel, Les écritures urbaines de Maputo : lire, écrire, agir dans la rue, Maputo, éd. Alcance, 2016 ; Peindre pour agir. Muralisme et politique en Sardaigne, Paris, Karthala, 2017.

Thomas Golsenne, docteur en histoire de l’art, est ancien pensionnaire de l’Académie de France à Rome, ancien professeur aux Beaux-Arts de Paris et à la Villa Arson (Ecole Nationale Supérieure d’Art) à Nice. Il est maître de conférences en histoire de l’art et culture visuelle à l’Université de Lille 3.

Il a notamment co-publié une traduction en français du De Pictura de Leon Battista Alberti (Paris, Seuil, 2004), co-dirigé La performance des images (Bruxelles, Éd. de l’Université de Bruxelles, 2010) et Essais de bricologie (revue Techniques&Culture, 2016), a publié divers articles sur l’ornementalité à la Renaissance ou dans l’art contemporain, sur l’anthropologie des images, les techniques artistiques ou la théorie de l’art. Il a organisé deux expositions, dont Bricologie. La souris et le perroquet (avec Burkard Blümlein et Sarah Tritz) sur les techniques des artistes contemporains (Centre National d’Art Contemporain de la Villa Arson, février-août 2015) et coordonné plusieurs colloques. Il a dernièrement publié Pascal Pinaud. Serial Painter (Genève, éd. du Mamco, 2014) et Carlo Crivelli et le matérialisme mystique du Quattrocento (Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2017).