Conduit d’aération

Conduit d’aération est une hyperfiction pour tablette écrite et conçue par un groupe d’artistes-chercheurs avec le soutien du Laboratoire d’Excellence Arts-H2H. Elle a également été présentée en installation-performance dans le cadre de deux festivals. Le processus de création et de conception nécessitait une conceptualisation forte du potentiel d’action de l’hyperlien dans un texte narratif. Il a fallu penser la mise en espace des textes dans une installation participative, anticipant en outre sur les déplacements des auditeurs-spectateurs. Nous présenterons dans cette communication à la fois les enjeux théoriques de l’hyperfiction et un premier retour d’expérience.

Le processus de création et de conception des différentes versions de ce projet est fondé sur une théorie du « potentiel d’action » (terme emprunté à Iser 1976) de l’hyperlien dans un texte narratif. Dans le « livre numérique » comme dans l’installation-performance, il s’agissait alors d’anticiper sur la motivation des déplacements des auditeurs-spectateurs entre les différents textes.

Dès les premières expérimentations avec l’hyperlien dans le texte narratif au début des années 90 (voir par exemple Afternoon a story, 1993), l’hypertexte s’est trouvé associé à la fragmentation, à la non-linérarité, à la mise en question des schémas « classiques » du récit. Dans Conduit d’aération, nous avons au contraire voulu explorer le potentiel d’un hyperlien soutenant une cohérence logico-temporelle entre différents épisodes d’un récit tout en proposant des chemins de traverse alternatifs. Nous inscrivons donc le livre numérique Conduit d’aération dans le mouvement contemporain de la « renarrativisation » (Blanckeman, 2000) : Certains « lieux d’indétermination » sont néanmoins prévus dans la charpente logico-temporelle du récit.

Nous nous intéressons tout autant à l’anticipation possible des pratiques de lecture par l’hyperlien qu’à leur actualisation dans une situation de réception précise. Nous nous sommes donc penchés sur la question de savoir ce qu’il advenait du texte, des hyperliens et de la perception du temps et de l’espace du récit lorsqu’une hyperfiction, initialement conçue pour un dispositif de lecture privée, se transforme en une installation participative, proposée au public pour une exploration en temps limité.

agenda :

Installation Hyperfiction déambulatoire
les 14, 15 et 16 avril 2015, MSH Paris Nord (suite à une résidence du 16 mars au 16 avril 2015)

26 fév 2013, Institut Français de Rome, Palais Farnèse, soirée d’ouverture de Festival de la Fiction Française

16 juin 2012, Espace Centquatre, Paris, Festival Futur en Seine 2012

Performance Mise en scène de la lecture privée
27 mai 2015, Les Nouvelles Subsistances, Lyon, Assises Internationales du Roman 2015 
7 octobre 2014 à La Gaité Lyrique, Paris
3 août 2014 au Centre culturel de Cerisy-la-Salle
13 juin 2014 à la Médiathèque de Poitiers, Lectures Nom@des
10 décembre 2013 à la Bergen Public Library Norvège, Digital Arena performance
26 septembre 2013 au Cube – Centre de création numérique, festival ‘Chercher le texte’

Roman hypertexte pour tablettes et liseuses
3-7 septembre 2015, ARS ELECTRONICA – Campus Exhibition, curateurs : Chu-Yin CHEN et Jean-Luc SORET, Linz, Autriche

du 23 septembre au 1er décembre 2013 à la BnF, exposition ‘Les littératures numériques d’hier à demain’

crédits :

Conduit d’Aération s’inscrit dans le cadre d’un projet de recherche-création porté par Lucile Haute et Alexandra Saemmer et soutenu par le Laboratoire d’Excellence Arts-H2H.

Lucile Haute – conception visuelle, scénario, médias additionnels (montage vidéo & son)

Alexandra Saemmer – auteure, scénario, tissage hypertexte

Aurélie Herbet – conception visuelle, recherche documentaire, tissage hypertexte, scénario

Julien Pænasse – auteur, scénario

Tomek Jarolim – design graphique, ergonomie, développement iPad (openframeworks + Xcode)

Emeline Brulé – adaptation epub2

Odile Farge – coordination d’écriture

Avec les voix de Elise Courcol-Rozès (Lia), Regina Demina (Marie), Jean-Paul Schintu (le critique), GS (Mohamed) et Leïla Vigné (Sonia).

Prise de son : Christian Phaure, studio de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs

Post-traitement son : Christine Webster

Documents vidéo : Grégory Dassié (captations des performances), Lucile Haute, Aurélie Herbet.


Ce projet a bénéficié d’une aide de l’Agence Nationale de la Recherche au titre du programme Investissements d’Avenir (ANR-10-LABX-80-01).